Marika Schalla – Waabishkaanakwad Ikwe
(Femme nuage blanc)
- Collectivité d’origine :
Winnipeg et Saint-Laurent au Manitoba - Identité culturelle :
Métis de la Rivière-Rouge et Anishinaabe
- Poste actuel :
Enseignante des années primaires à l'École Niji Mahkwa de Winnipeg - Éducation et formation :
Baccalauréat en sciences (biologie)
Baccalauréat en éducation
Diplôme postbaccalauréat en éducation (Savoir autochtone) - Rôles et responsabilités :
J'enseigne actuellement aux élèves de 1re et 2e années à l’École Niji Mahkwa, une école autochtone dans le quartier nord de Winnipeg. À mon école, je suis responsable de notre Comité de vérité et de réconciliation, tout en participant à d’autres comités tels que celui de la littératie et d’activités scolaires. J’anime aussi des ateliers pour le personnel de mon école et de la division scolaire. Je suis membre du réseau professionnel des enseignants autochtones de la Division scolaire Winnipeg.
« Vous pouvez réaliser vos objectifs, peu importe les obstacles que vous devez affronter. Vous êtes importants et vous allez faire beaucoup de bonnes choses dans votre vie. Vos ancêtres veillent sur vous et sont fiers de chaque effort que vous déployez pour le faire »
Quels obstacles avez-vous eu à affronter et comment les avez-vous surmontés?
J’ai eu beaucoup d’obstacles à surmonter dans ma vie. Bien que j’aie été élevé avec beaucoup d’amour, le traumatisme intergénérationnel était fort. Depuis mon jeune âge, j’ai eu à grandir vite pour prendre soin de ma famille. Mon père est devenu très malade et tétraplégique quand j’ai eu 13 ans.
J’ai eu à aider ma mère à prendre soin de mon frère et du ménage. À l’âge de 17 ans, j’ai eu mon premier fils un mois avant le début de ma 12e année d'études. Sachant que mon bébé méritait une bonne vie, j’ai travaillé très fort et j’ai poursuivi mes études. J’ai obtenu mon diplôme du secondaire avec distinction en 2013 à la Technical-Vocational High School.
J’ai depuis obtenu mon baccalauréat en sciences, mon baccalauréat en éducation et bientôt un diplôme postbaccalauréat en éducation, avec des défis et des obstacles considérables à surmonter, tels que des difficultés financières, des problèmes de santé mentale et le fait de ne pas savoir comment trouver de l'argent pour payer mes études.
Ma culture était une source de réconfort. Je suis mieux capable de faire face aux obstacles grâce à la pratique de purification par la fumée et aux cérémonies, tout en étant en relation avec ma communauté et en sachant quand demander de l’aide des amis et de la famille.
Qu’est-ce qui ou quelle est la personne qui vous a inspirée à poursuivre la profession que vous exercez maintenant?
Mes enfants sont la plus grande source d’inspiration dans ma vie. Ils m’inspirent à travailler fort et à vivre Mino Biimadiziwin. Tout le travail que je fais est pour eux et pour tous les autres enfants autochtones. Une autre personne qui m’a inspirée à poursuivre ce métier est mon enseignante de sciences au secondaire. Après la naissance de mon premier fils, je sentais que ce n'était pas important d’avoir de bonnes notes ou les meilleures intentions, car on me voyait seulement comme mère adolescente.
Tout cela a changé quand je l’ai rencontrée. Elle a fait preuve d'attention à mon apprentissage et à mon avenir. Elle a défendu mes intérêts quand j’en avais beaucoup besoin, elle m’a aidée à découvrir ma passion pour les sciences et l'enseignement et à entrer à l’université. Nous sommes toujours en communication, et je la remercie encore aujourd’hui d’avoir été l’enseignante dont j’avais besoin et de me montrer comment être une bonne enseignante.
Quelles décisions importantes avez-vous prises qui vous ont aidée à être là où vous êtes aujourd'hui?
J’ai quitté la maison de ma mère assez jeune pour établir mon indépendance. Bien que j’aie souffert jusqu’à présent dans mon parcours, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui sans avoir eu à faire face à ces obstacles. Ce n'était pas facile d’être une jeune mère et une étudiante, mais j’ai toujours su que c'était le parcours prévu pour moi.
Message d’encouragement :
Je suis tellement reconnaissante d’être en mesure de raconter mon histoire et de peut-être pouvoir inspirer d’autres jeunes autochtones comme moi pour qu’ils puissent un jour atteindre leurs objectifs, et de les rassurer qu’ils peuvent le faire. « Vous pouvez réaliser vos objectifs, peu importe les obstacles que vous devez affronter. Vous êtes importants et vous allez faire beaucoup de bonnes choses dans votre vie. Vos ancêtres veillent sur vous et sont fiers de chaque effort que vous déployez pour le faire ».