Éducation autochtone
Concepts culturels
Afin d'intégrer les perspectives autochtones à l'apprentissage, on encourage la considération des principes suivants :
- chercher l'appui et la participation des membres de la collectivité autochtone locale quant aux concepts culturels appropriés à leur communauté
- reconnaître que les concepts culturels proposés sont des exemples de connaissances culturelles communautaires
- faire ressortir les connaissances culturelles des élèves autochtones afin d'enrichir et de personnaliser l'apprentissage
- l'inclusion de ces concepts culturels permet à tous les élèves de développer une vision équilibrée et respectueuse du rôle des peuples autochtones dans l'histoire du Manitoba et du Canada
- les concepts culturels proposés sont appuyés dans divers documents d'appui du Ministère (voir L'intégration des perspectives autochtones dans le milieu scolaire de langue française (2017))
Étant donné la diversité culturelle des communautés autochtones, l'interprétation des concepts culturels qui suivent peut varier.
Le cercle des influences/cercle de la vie
Le cercle symbolise et représente plusieurs cycles naturels. Certains peuples autochtones croient que le pouvoir de l'univers fonctionne selon le cercle, par exemple, la forme de la planète, du soleil, de la lune, des mouvements du vent, des nids d'oiseaux, etc. Dans d'autres communautés, le cercle représente l'équité, où tous les membres se retrouvent dans une position égale, et il n'y a aucune position élevée ni dominante. Ce concept est expliqué davantage dans les documents Intégration des perspectives autochtones dans les programmes d'études (2003) et L'intégration des perspectives autochtones dans le milieu scolaire de langue française (2017).
Le chiffre 4
Ce concept culturel est basé sur la croyance autochtone que les phénomènes naturels ont lieu en groupes de quatre, donc 4 est un nombre sacré. On offre souvent des remerciements au Créateur en faisant mention des quatre éléments : le sol, l'air, le vent et le feu, les quatre saisons, les quatre directions, les quatre chambres du cœur, les quatre quadrants du corps, les quatre parties du cerveau. Dans la cérémonie du calumet, on prend quatre bouffées de la fumée. Dans la tente de sudation, on verse l'eau quatre fois sur les roches.
La famille élargie
Ce concept culturel inclut non seulement la famille humaine mais tout être vivant. La planète est appelée la Terre-Mère, et tous les objets naturels, animés et non animés (par exemple les roches) sont membres de la famille. Dans un Cercle de partage, les roches sont utilisées comme membres du cercle lorsqu'elles sont passées d'une personne à l'autre : elles servent à unir les participants et fonctionnent comme sources de force.
La prise de décision collective
Les personnes autochtones pratiquent et valorisent la tradition historique selon laquelle tous les membres d'un groupe ont l'occasion de participer à la prise de décisions communautaires. Le Nunavut est un exemple de l'application de cette prise de décision collective. Le gouvernement du Nunavut ne fonctionne pas selon un système de partis politiques et donc il n'inclut aucune opposition officielle. Par conséquent, tous les membres élus font partie du processus décisionnel.
Une approche holistique à la vie
Pour les peuples autochtones, le concept de l'éducation holistique n'est pas nouveau. Les approches autochtones à l'éducation ont toujours été holistiques ou globales. Le pédagogue Don Miller exprime cette perspective autochtone de l'éducation comme suit : « L'éducation holistique nourrit le développement de la personne entière...et reconnaît l'interdépendance physique, intellectuelle, émotionnelle et spirituelle des êtres humains. » Cette approche est axée sur la croyance que l'on ne peut pas nourrir un seul aspect de l'apprenant, tel que l'intellectuel, sans engager aussi le corps, les émotions et l'esprit.
La coopération
La coopération au sein des communautés est un modèle de l'harmonie et l'équilibre de l'univers, qui comprend la nature, l'environnement, la famille, la communauté et le soi. Dans cette perspective, sans la coopération et le respect de l'environnement et de la famille humaine, nos relations avec la Terre, source de vie et de l'ordre, sont à risque. Selon un Aîné, « Nous travaillons ensemble pour le bien de notre peuple. La coopération est une valeur basée sur la nécessité. La coopération et le partage sont des pratiques qui ont permis au peuple Anishinabe de survivre et de demeurer fort. Nous sommes placés sur Aki pour nous entraider. Ce n'est pas notre pratique de laisser de côté des membres de la communauté. Nous coopérons ensemble, tous Anishinabe qui s'entraident autant que possible. Le peuple Anishinabe est renforcé et s'épanouit lorsque tous partagent la même intelligence, le même cœur, le même corps. » (Programme de soins de famille, Lac du Flambeau, traduction libre)
Le respect
Le respect est une valeur partagée par plusieurs cultures. Dans les cultures autochtones, cependant, le respect est offert à tout, y inclus les objets inanimés. Le fait de montrer le respect envers des objets qui semblent ne pas être vivants est un concept qui peut paraître étranger aux personnes non autochtones. Dans les communautés autochtones, il est aussi considéré « le droit natal de l'individu de recevoir le respect d'autrui pour ses propres forces, intérêts, tempéraments, compétences et défis physiques et intellectuels ».
(Études autochtones, années primaires, 1995). Les Aînés autochtones ont développé et exprimé un niveau élevé de respect. Le respect de soi, le respect des autres et le respect de tout ce qui existe, sont des valeurs qui correspondent à divers thèmes dans les programmes d'études de sciences humaines, par exemple, l'exploration du monde, de la société, de soi et de ses groupes (voir Études autochtones, années primaires, 1995).